Le groupe allemand Bayer, en pleine crise et engagé dans une restructuration profonde, cherche à dynamiser sa division pharmaceutique, considérée comme son principal relais de croissance. Dans ce cadre, il annonce l’acquisition d’un nouveau médicament anticancéreux développé par la société américaine de biotechnologies Kumquat Biosciences.
 

L’accord, conclu sous forme de licence exclusive mondiale, prévoit un versement pouvant atteindre 1,3 milliard de dollars à Kumquat. Ce montant inclut des paiements initiaux, des jalons cliniques et commerciaux, ainsi que des redevances sur les ventes futures. Bayer assurera lui-même le développement et la commercialisation du traitement.
 

Le médicament est un «inhibiteur» ciblant des mutations génétiques favorisant le développement de cancers. Il est destiné à traiter plusieurs formes graves, notamment les cancers du pancréas, du côlon et du poumon. Cette approche vise à enrichir un portefeuille déjà porté par deux produits phares : Nubeqa® (cancer de la prostate) et Kerendia® (insuffisance rénale).
 

Malgré cette annonce stratégique, la réaction boursière a été prudente: à 11h30, l’action Bayer perdait 0,33 % à la Bourse de Francfort, alors que l’indice Dax reculait de 0,17 %. Les investisseurs restent visiblement attentifs au contexte général de l’entreprise.
 

En effet, si la branche pharmaceutique représente la deuxième source de revenus de Bayer et concentre les espoirs, l’activité agrochimique continue de peser lourdement sur les résultats. Les procès massifs aux États-Unis, liés au glyphosate contenu dans l’herbicide Monsanto entraînent des coûts juridiques considérables. Fin juillet, Bayer avait relevé ses prévisions pour la division pharmaceutique à horizon 2025, visant désormais une croissance des ventes de 0 à 3 %, contre une baisse anticipée de 1 à 4 % auparavant. Toutefois, le PDG Bill Anderson a insisté sur la volatilité de la situation, notamment en raison des menaces de Donald Trump d’imposer une surtaxe de 250 % sur les médicaments, ce qui pourrait affecter lourdement l’exportation et la rentabilité.
 

En misant sur l’innovation thérapeutique et le renforcement de son pipeline, Bayer cherche à compenser les difficultés persistantes de son secteur agrochimique et à restaurer la confiance des marchés.
 

L’acquisition du médicament de Kumquat illustre cette stratégie offensive, orientée vers des traitements ciblés à forte valeur ajoutée, dans l’espoir de consolider la position du groupe sur le marché mondial de l’oncologie.

Source : zonebourse.com